Voyage en Guyane
Tout le mois d’aoĂ»t 2023 et la 1ère semaine de septembre, nous Ă©tions en Guyane française. Galerie photos :
Travaux en cours
Nous sommes en train de fabriquer 18 nouveaux terrariums. Quelques photos ci-dessous :
Et nous sommes prĂŞts pour le nouveau salon :
Arthroposphère 2022 à Surister
Nous y serons présents et vous y attendons nombreux !
La Royale Jeunesse de Surister et le Cafarnarium ont le plaisir de vous prĂ©senter la deuxième Ă©dition de son « Arthroposphère »Â
D’oĂą viennent nos colonies ?
Si aujourd’hui, nous proposons qu’un choix très restreint d’espèces à la vente, c’est pour une raison simple. Nous avons fait le choix de travailler uniquement avec des importateurs travaillant en toute légalité de manière déclarée, durable et éthique !
En effet, les colonies d’Atta cephalotes et Acromyrmex octospinosus proposĂ©es Ă la vente sur www.origin-ants.world proviennent des Ă®les de TrinitĂ© et Tobago, ou elles ont Ă©tĂ© involontairement importĂ©e par l’homme et sont donc considĂ©rĂ©es comme un ravageur de culture invasif…
Notre fournisseur a un deal avec les agriculteurs locaux qui lui permettent plusieurs fois par an de parcourir leur champs pour y récolter les jeunes colonies de Atta et Acromyrmex !
Tout le monde y trouve son compte : l’agriculteur gĂ©nère un petit revenu supplĂ©mentaire et il est en prime dĂ©barrassĂ© de la majoritĂ© des colonies installĂ©es sur ses champs…Ce qui a pour effet indirect de limiter l’utilisation de pesticides coĂ»teux pour l’agriculteur et nocifs pour l’environnement !
Après les avoir stabilisées quelques semaines sur place, elles sont amenées chez nous avec toutes les autorisations nécessaires (disponibles sur demande).
Gérer une « méga » colonie de coupeuses de feuilles
PossĂ©der Ă domicile une Ă©norme colonie de coupeuses de feuilles ou toute autre espèce de fourmis est Ă la fois le fantasme ultime et le cauchemar de la plupart des myrmĂ©cologues amateurs ! Pour beaucoup la taille potentielle que peut atteindre la colonie est un frein autant qu’un rĂŞve…
Ai-je suffisamment de place ? De temps ? De végétaux disponibles ? Suis-je assez bon bricoleur pour les loger décemment ou ai-je le budget pour acheter le matériel nécessaire ?
Dans tous les cas, je pense que le maintien d’une colonie de fourmis en captivité est par définition un projet qui s’inscrira dans le temps dans le sens ou une colonie vit tant que sa reine pond et produit des ouvrières et certaines reines en captivité ont vécu plus de vingt ans !
(Il me semble que le record est détenu par une Lasius Niger de 23 ans dans un laboratoire suisse) .
Une fois la phase critique de la première année derrière vous, votre colonie a maintenant atteint une belle vitesse de croisière et va se développer rapidement (parfois +1 module/ mois pour des Atta)
le nombre d’ouvrières va grandir en consĂ©quence et très vite vos tubes de 32 mm vont ressembler au pĂ©riphĂ©rique de la capitale Ă 17h… il conviendra alors soit de passer Ă un diamètre supĂ©rieur ( ce qui s’avère vite très coĂ»teux vu le prix des tubes acryliques) soit de multiplier les tubes de 32mm quitte Ă en monter plusieurs en parallèle !
Si vous ne le faites pas, la circulation va complètement saturer, le champignon ne sera plus correctement alimentĂ©, les dĂ©chets ne seront plus correctement Ă©vacuĂ©s, et la survie de votre colonie sera menacĂ©e Ă court ou moyen terme ! Donc si vous constatez que des grappes d’ouvrières commencent Ă se former aux entrĂ©es et sorties des tubes , il est temps de multiplier ceux-ci pour augmenter le dĂ©bit…
Ă€ ce stade, tout l’espace disponible sera intĂ©gralement occupĂ© par des centaines d’ouvrières compliquant fortement le nettoyage….
Pour garder une fourmilière saine et gérable, multipliez les aires de récoltes proportionnellement au développement de la colonie, comme expliqué précédemment, cela vous permettra de déplacer l’activité et de nettoyer plus facilement !
Quand vous possĂ©dez une colonie de cette ampleur, il ne faut pas avoir trop de scrupules Ă sacrifier quelques ouvrières lors d’un bon nettoyage des ADR la perte sera infime pour votre colonie et il est souvent impossible de nettoyer sans atteindre les ouvrières… En effet, dans leur milieu naturel, toutes les fourmis du monde sont, somme toute, de la chair Ă canon , prĂ©datĂ©es par une quantitĂ© invraisemblable d’animaux, oiseaux, lĂ©zards, batraciens, autres fourmis, il vous suffit de faire le tour de votre jardin pour Ă©craser de votre colossal 43 et sans mĂŞme le savoir, des dizaines de fourrageuses qui vaquent Ă leur occupations… Pour simplifier quand 100 ouvrières quittent leur nid le matin dans la forĂŞt amazonienne pour aller rĂ©colter des vĂ©gĂ©taux, c’est peut ĂŞtre seulement 60 ou 70 ouvrières qui auront la chance de retrouver le chemin du nid Ă la fin de leur pĂ©riple ! Mais cela n’affecte pas le dĂ©veloppement de la colonie car la reine est capable de produire des millions d’ouvrières !
On pourrait ajouter que sur les 60-70 ouvrières qui ont trouvĂ© le chemin du retour toutes n’ont pas forcĂ©ment trouvĂ© un fragment de feuilles Ă ramener au nid ! A contrario, en captivitĂ© quand 100 ouvrières quittent le nid, il y en a 100 qui reviennent mais en plus elles ont toutes trouvĂ© facilement des vĂ©gĂ©taux pour alimenter le champignon, et la proximitĂ©Â fait qu’elles ont pu multiplier les allers- retours sur le mĂŞme laps de temps….. Ă€ ce stade, on comprend très vite la notion de dĂ©veloppement exponentiel….
Si toutefois votre colonie devient trop compliquée à gérer , n’hésitez pas à me contacter : je tâcherai de lui trouver une place dans un zoo, un musée ou chez un myrmécologue fanatique qui pourra s’en occuper correctement et si la colonie et le matériel viennent de chez moi je vous fournis une jeune colonie et le même matériel neuf en échange (plus bonus selon stade de développement).
La respiration du super-organisme
Comme vous le savez sans doute, en myrmécologie, on accorde souvent beaucoup plus d’importance à la colonie qu’à l’individu, à un point tel que la plupart des spécialistes contemporains s’accordent pour considérer la colonie comme un « super-organisme » dont la reine serait l’organe reproducteur, les ouvrières les différentes cellules constituant l’organisme avec des fonctions et adaptations variées !
Très rapidement, vos différents modules vont se remplir d’une multitude d’ouvrières, de larves, d’œufs et bien sûr de champignon qui formera la structure du nid !
Tout ce petit monde respire, rejette du CO2, du CO ; si on ajoute à cela les déchets en décomposition, la dégradation par le champignon des fragments végétaux, on se retrouve vite avec une mini usine à gaz toxiques ! Il est donc primordial d’avoir des aérations à différents endroits et surtout différentes hauteur dans votre fourmilière, et ce afin de générer un flux d’air naturel et d’éviter la stagnation d’une poche de CO dans une partie basse de la fourmilière par exemple (le CO ou monoxyde de carbone étant plus lourd que l’air) .
Le grand défi sera , vous l’aurez compris, de maintenir une ventilation suffisante sans faire baisser l’hygrométrie !
Certaines missions scientifiques ont rĂ©alisĂ© des moulages de nids de Atta (visibles sur YouTube) outre le gigantisme de ces nids ( 18m de diamètre 5m de profondeur…) ce qui frappe c est l’architecture, des dizaines de chambres de la taille d’un gros ballon de foot sont disposĂ©es en alternance le long de tunnels d’une dizaine de cm de diamètre, beaucoup de ces tunnels se terminent en surface par des « cheminĂ©es » de diffĂ©rentes hauteurs, si le but premier de l’existence de ces tunnels semble Ă©vident, la circulation d’une chambre Ă l’autre, le second rĂ´le dĂ©couvert plus rĂ©cemment n’en est pas moins important !
Longtemps les scientifiques se sont posĂ© des questions sur le rĂ´le de ces nombreuses cheminĂ©es sur les nids de coupeuses de feuilles, supposant Ă tour de rĂ´le que c’était pour Ă©viter les inondations, un système de dĂ©fense face aux autres fourmis et termites, une simple accumulation anarchique de dĂ©blais… La vĂ©ritĂ© est encore plus fascinante : en effet, en construisant des cheminĂ©es de diffĂ©rentes hauteurs alors que d’autres tunnels aboutissent juste Ă ras du sol, les coupeuses font artificiellement crĂ©er un flux d’air dans la colonie faisant entrer l’air sain en repoussant l’air viciĂ© vers l’extĂ©rieur !
C’est un point à ne pas oublier si on maintient une grosse colonie en captivité !
Maintenance des colonies et de leur environnement
Les fourmis coupeuses de feuilles et leur champignon symbiotique sont des organismes tropicaux : dans l’idéal , l’aire de récolte sera maintenue entre 25 et30 °, l’hygrométrie dans l’aire de récolte n’a que peu d’importance ! En revanche, dans les chambres de culture il est impératif de maintenir une hygrométrie particulièrement élevée (85-90%) et une température de 23-27° pour les Acromyrmex octospinosus et de 25-27° pour les Atta cephalotes.
La partie comprenant les chambres de culture sera installée dans un endroit calme de préférence sombre, impérativement a l’abri des rayons du soleil !
N’oubliez jamais que le champignon est normalement sous terre ! Ce qui implique une grande régularité des conditions de maintien !
L’idéal pour maintenir les coupeuses de feuilles est de chauffer votre installation par l’eau, nous y reviendrons plus tard .
Lors du dĂ©marrage de la colonie il est très important de surveiller la stabilitĂ© de l’hygromĂ©trie dans la chambre du fungus. Gardez Ă l’esprit que nous sommes normalement sous terre et que les fourmis creusent la chambre au fur et Ă mesure de la croissance du champignon …
Il existe plusieurs techniques : la première sera d’utiliser un système de cloche adaptĂ©e Ă la taille de la meule (gobelet en plastique, pot de yaourt…) la seconde est de leur offrir un substrat humide qu’elles pourront utiliser pour construire une chambre autour du champignon ! (Ce substrat peut ĂŞtre de la perlite, de l’argile…)
Cette méthode présente l’avantage d’être la plus proche de la méthode naturelle mais la visibilité sera aléatoire les fourmis ayant toujours tendance à obscurcir les chambres avec les matériaux disponibles !
Si on met du substrat à leur disposition, il faudra toujours veiller à ce qu’elles n’utilisent pas ce substrat pour construire un monticule plus haut que les barrières anti-évasions dans l’aire de récolte ce qui peut donner lieu à une monumentale escapade, je réserve donc l’utilisation de substrat aux toutes jeunes colonies, celui-ci sera progressivement évacué lors de la croissance du fungus !
La gestion des déchets est aussi un point très important à contrôler pour garder une colonie saine !
Les fourmis ont l’avantage d’être naturellement ultra-structurĂ©es et vont vous mâcher le travail en rassemblant tous leurs dĂ©chets Ă un endroit prĂ©cis ! (restes du champignon, dĂ©chets vĂ©gĂ©taux, cadavres…)
Cependant cet endroit est rarement celui qui convient le mieux Ă l’éleveur ! Le bon rĂ©flexe sera alors de ramasser les dĂ©chets et au lieu de les Ă©liminer, placez-les dans un volume que vous aurez dĂ©diĂ© Ă la fonction de dĂ©potoir (un volume facilement accessible, facile Ă vider…) il vous faudra peut-ĂŞtre rĂ©pĂ©ter cette opĂ©ration plusieurs fois, mais Ă force les ouvrières finiront par assimiler l’endroit que vous avez dĂ©signĂ© comme Ă©tant le dĂ©potoir et tous les dĂ©chets de la colonies seront systĂ©matiquement abandonnĂ©s Ă cet endroit, notez que le dĂ©potoir est un indicateur prĂ©cieux sur la santĂ© de votre colonie : tout apport anormal sera signe d’un dĂ©sĂ©quilibre quelque part ! Avec un peu de patience, vous pouvez habituer vos fourmis Ă balancer leurs dĂ©chets dans le vide juste au-dessus d’une corbeille Ă dĂ©chets par exemple en utilisant la mĂŞme mĂ©thode que citĂ©e prĂ©cĂ©demment ! Gardez toujours Ă l’esprit que le monde de nos protĂ©gĂ©es est principalement un monde d’odeurs… cela dirige tous leurs agissements !
Comme souvent en myrmĂ©cologie , l’éleveur se devra d’être patient et attentif au dĂ©veloppement de sa colonie, il faudra au fur et Ă mesure que celle-ci grandit ajouter progressivement modules Ă champignon, aires de rĂ©colte…
Même si il n’est pas fondamental au début de disposer de plusieurs aires de récoltes, je conseille toujours à mes clients d’en installer un minimum de deux ou trois pour une colonie mature !
L’intérêt de disposer de plusieurs aires de récolte est de faciliter le nettoyage de celles-ci !
En effet si l’aire de rĂ©colte A est trop sale , on pourra arrĂŞter de mettre des vĂ©gĂ©taux dans l ADR A (aire de rĂ©colte) et alimenter uniquement B et C par exemple ! Très vite, l’activitĂ© va se dĂ©placer vers les lieux approvisionnĂ©s et votre ADR A sera quasiment dĂ©serte et donc plus facilement nettoyable ! Le fait de disposer de plusieurs ADR vous permettra aussi de rĂ©aliser quantitĂ©s de tests et expĂ©riences ; vous pouvez par exemple tester leurs prĂ©fĂ©rence en mettant une essence vĂ©gĂ©tale dans chaque ADR, ou mettre le mĂŞme vĂ©gĂ©tal dans les diffĂ©rentes ADR mais en modifiant la distance depuis le nid, travaillent-elles de la mĂŞme façon si la source d’approvisionnement est proche ou lointaine… Toutes ces petites modifications faciles Ă mettre en place grâce au matĂ©riel disponible sur www.origin-ants.world.
Alimentation des fourmis
Liste des aliments acceptés par la colonie de fourmis coupeuses de feuilles (Acromyrmex octospinosus) :
Ligustrum, chĂŞne, ronces, rosiers, framboisier, hortensias, rhododendrons, vigne, flocons d’avoine, chicons, choux, roquette, pissenlit, Ă©rable, fusain, châtaigner, châtaignes crues coupĂ©es en deux, pommier, poirier, eau + miel, eau + sucre, agrumes, pommes, poires, compote, pâtes (sèches ou humides selon les besoins, les pâtes alphabets sont très ludiques…)
Les feuilles, fleurs et fruits peuvent être consommés !
Si elles refusent un type d’aliment, ce n’est pas forcĂ©ment dĂ©finitif : elles choisissent les aliments en fonction des besoins du fungus (champignon symbiotique) : s’il est sec, elles donneront la prioritĂ© aux fleurs et fruits contenants plus d’eau, si au contraire le champignon est trop humide, elles rĂ©colteront des flocons d’avoine, feuilles, pâtes…. Essayez, si la saison le permet, de toujours leur proposer un bouquet de vĂ©gĂ©tations variĂ©es comprenant des feuilles, des jeunes pousses, des fleurs, des fruits, des parties plus sèches (feuilles plus anciennes). Les rĂ©colteuses pourront alors choisir ce qui correspond le plus aux besoins du fungus à l’instant T !
Il est primordial de s’assurer que tous les intrants soient totalement exempts de produits phytosanitaires et conservateurs !
Ne pas donner de gelées sucrées du commerces qui contiennent en général des antifongiques et de la protéine animale, les deux sont néfastes pour la colonie !